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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - AFP - 14/12/2018

Deux Français ont reçu la peine la plus lourde avec douze mois de prison, dont quatre ferme. Les cinq autres ont été condamnés à six mois de prison avec sursis. Tous ont fait savoir qu’ils feraient appel.

La justice a finalement estimé qu’ils avaient facilité l’entrée en France de réfugiés lors d’une manifestation au printemps : sept militants ont été condamnés, jeudi 13 décembre, à Gap, chef-lieu des Hautes-Alpes.

Deux Français déjà condamnés par le passé et également poursuivis dans ce dossier pour rébellion ont reçu la peine la plus lourde avec douze mois de prison, dont quatre ferme. Les cinq autres – deux Français, une Italienne, un Suisse et un Belgo-Suisse aux casiers judiciaires vierges – ont été condamnés par le tribunal correctionnel à une peine de six mois de prison avec sursis. Tous ont fait savoir qu’ils feraient appel dans les dix jours.

« Je suis un peu abasourdi face à une décision d’une telle sévérité, pour des faits qui sont pour le moins largement discutables », a déploré Christophe Deltombe, le président de la Cimade, association de défense des droits des migrants.

« J’étais convaincu de la relaxe. Je ne voyais pas où étaient les éléments matériels et intentionnels de l’infraction pénale. On est en plein dans un délit de solidarité : par solidarité avec d’autres, ils sont condamnés. »

« Le tribunal avait deux choix »

Le parquet reprochait aux sept militants âgés de 22 à 52 ans d’avoir facilité, le 22 avril, l’entrée en France d’une vingtaine de migrants mêlés aux manifestants en forçant un barrage dressé par les forces de l’ordre. Partie de Clavière, en Italie, la manifestation s’était achevée à Briançon.

Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de Gap, Raphaël Balland, qui, lors du procès le 8 novembre, avait toutefois abandonné la circonstance aggravante de « bande organisée ». « Sans cette circonstance aggravante, qui entendait faire de nous des meneurs, comment le tribunal a-t-il pu tenir cette position d’un point de vue du droit ? », s’est interrogé Mathieu Burellier, 35 ans, condamné à quatre mois de prison ferme.

« Le tribunal avait deux choix possibles : le camp de la solidarité, ou la mort. Il a choisi la mort pour les exilés. C’est aussi un message clair à tous les gens qui leur sont solidaires dans la vallée de Briançon. »

« Nous sommes tous un peu sidérés par cette décision. C’est une peine extrêmement sévère. La motivation du tribunal ne nous a pas convaincus », a réagi Maëva Binimelis, l’une des six avocats des militants. « Cette décision est un coup d’arrêt insolite à la direction prise en faveur d’une plus grande humanisation et d’une individualisation des poursuites pour délit de solidarité, dans l’attente de sa suppression », a déploré de son côté un autre de leurs défenseurs, Vincent Brengarth.

« Principe de fraternité »

Une centaine de militants de la cause des réfugiés s’étaient rassemblés jeudi après-midi sous les fenêtres du palais de justice pour soutenir ceux que l’on surnomme désormais les « sept de Briançon ». « On est tous déclarés coupables ! Nous saluons l’indépendance de la justice, a ironisé à sa sortie du tribunal Lisa Malapert, 22 ans, condamnée à six mois de prison avec sursis. Même si on avait été tous relaxés, est-ce qu’on aurait eu l’illusion qu’enfin, la justice reconnaissait l’Etat coupable de ses politiques migratoires ? Non ! »

Lire aussi : Au procès de sept militants ayant aidé des migrants à Gap, « on a parlé de tout sauf des faits »

Au moment du procès, les accusés avaient contesté avoir sciemment aidé ces réfugiés à passer la frontière. A la barre, ils avaient décrit une « manifestation spontanée » et souligné que leur intention était de réagir à une démonstration d’hostilité aux migrants menée, la veille, par le groupuscule Génération identitaire.

Le procès initial, prévu en mai, avait rapidement été reporté, le temps pour le Conseil constitutionnel de statuer sur le « délit de solidarité ». En juillet, ses membres ont estimé qu’au nom du « principe de fraternité », une aide désintéressée au séjour irrégulier ne saurait être passible de poursuites, l’aide à l’entrée restant cependant illégale.

Lire aussi Le « délit de solidarité » maintenu dans la loi immigration

Mercredi, la Cour de cassation – plus haute juridiction de l’ordre judiciaire en France – a annulé la condamnation de Cédric Herrou et d’un autre militant de la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes), condamnés en appel pour avoir porté assistance à des migrants.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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