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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Mediapart - RESF - 15/10/2018

Abdou, jeune soudanais persécuté par un préfet désireux de remplir ses objectifs en matières d'expulsion.

Abdou est âgé de 24 ans, il est né au Soudan. Après avoir fui vers le Cameroun, il a poursuivi son parcours migratoire vers l'Europe. Comme de nombreux exilés, son périple s'est arrêté deux années en Libye avant qu’il puisse traverser la Méditerranée pour atteindre les côtes italiennes. 

Abdou est arrivé en France le 11 juin 2017 pour faire sa demande d'asile. Dès sa première présentation à la préfecture de Rennes, il est placé en procédure Dublin pour un retour en Italie. En décembre 2017, il est assigné à résidence avec obligation de se présenter 3 fois par semaine à la PAF en attendant un vol pour Bologne. 

Le 20 mars 2018, il est arrêté à l'occasion d'un pointage à la PAF et enfermé au CRA. Dès le lendemain, il est expulsé par avion vers Bologne. Il est retenu à son arrivée à l'aéroport et menacé d'un renvoi vers le Soudan. Il quitte rapidement la ville et revient en France. 

Il se représente à la préfecture de Rennes le 23 mai 2018, mais il est replacé en procédure Dublin vers l’Italie, malgré le récit de son retour forcé et la menace d’expulsion vers le Soudan.

Le 31 mai 2018, il est arrêté au guichet de la préfecture sur convocation et se retrouve encore enfermé au CRA. Il est libéré 7 jours plus tard par la Cour d'appel de Rennes. 

Le 23 août 2018, il est à nouveau convoqué à la préfecture. Une nouvelle fois, Abdou raconte qu'il a suivi toutes les étapes, qu'il a signé tous les papiers, qu'il s'est présenté à tous les contrôles, qu'il a été réadmis en Italie, qu'il s’est présenté à toutes les convocations, qu'on l'a enfermé et privé de sa liberté une seconde fois... Cela fait maintenant un an qu'il est maltraité par la préfecture et est épuisé. L’agent se contente de lui rappeler qu'il est placé en procédure Dublin et qu'il sera reconduit vers l'Italie.

Désespéré par l'absurdité de ce règlement sans issue, le jeune Soudanais se présente de son plein gré à la préfecture dès le lendemain en demandant à voir le préfet pour lui expliquer sa situation. On refuse. Abdou escalade alors la façade de la préfecture et menace de se jeter dans le vide expliquant que puisque c'est la mort qu'on lui propose, il préfère en finir ici. La police négocie, les pompiers le délogent et le secrétaire général lui promet qu'il ne sera pas renvoyé vers l'Italie. 

Le 27 août 2018, il est reconvoqué à la préfecture. Il espère enfin ressortir libre avec une demande d'asile en procédure normale. Il est reçu par le secrétaire général, sans avocat ni soutien, en présence de plusieurs policiers. Il est signifié à Abdou qu'il est toujours en procédure Dublin et qu'il doit patienter pendant 18 mois sans hébergement et sans ressources avant d'engager sa demande d'asile car il est déclaré en fuite ! De rage, il refuse de signer les documents et les ingurgite. 

Mais l'acharnement préfectoral continue...Abdou est convoqué une nouvelle fois à la préfecture le 4 octobre 2018 ; quelques soutiens l'accompagnent. Il n'est pas reçu au guichet mais dans un bureau où l'attendent les agents de la PAF. Abdou fait alors une nouvelle tentative de suicide. Il est conduit à l'hôpital Guillaume Régnier sous escorte policière, où il est hospitalisé durant une semaine.

Son logeur reçoit une convocation pour qu'Abdou se présente lundi 15 octobre à 9h30 à la PAF. La préfecture ne recule devant rien, elle tente une nouvelle fois de l’expulser, alors qu’une audience est programmée mercredi 17 octobre à 9h30 au Tribunal Administratif de Rennes pour contester sa réadmission en Italie. 

Soyons nombreux à soutenir Abdou contre l'acharnement préfectoral et son inhumanité 

ainsi que pour dénoncer l'absurdité du règlement Dublin !

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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