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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Anne-Diandra Louarn - 24/9/2018

Six pêcheurs tunisiens écroués depuis le 29 août en Sicile pour avoir tracté une embarcation de migrants vers l’Italie ont été remis samedi en liberté. Leur détermination à venir en aide aux migrants en détresse en Méditerranée est intacte.

Après plus de trois semaines derrière les barreaux en Italie, six pêcheurs tunisiens soupçonnés d'aide à l'immigration clandestine ont été relâchés le 22 septembre et sont rentrés en Tunisie dans la foulée. Ils avaient été arrêtés fin août pour avoir remorqué des migrants en détresse en direction de l'île italienne de Lampedusa.

“On m’accuse de sauver des vies ? Dans ce cas, je suis fier de cette accusation”, a réagi Chamseddine Bourassine, capitaine de l’équipage incarcéré et président de l’association des pêcheurs de Zarzis, dans le sud de la Tunisie. Connu localement pour son engagement en faveur de la cause des migrants, ce Tunisien de 45 ans participe aux opérations de sauvetage en Méditerranée depuis 2008. Il a également coordonné l’action contre le C-Star, le navire anti-migrants affrété par des militant d'un groupe d'extrême droite.

Amis, famille, voisins, une foule de téléphones portables, quelques caméras et de nombreuses acclamations : Chamseddine Bourassine et son équipage ont eu droit à une arrivée en fanfare à l’aéroport de Zarzis. “On est tellement contents et soulagés. On était nombreux à l’aéroport pour les accueillir, pour les soutenir. On a même organisé une fête pour leur retour”, raconte à InfoMigrants Chamesddine Marzoug, un autre pêcheur engagé et proche de Chamseddine Bourassine.

Enquête judiciaire toujours en cours

C’est à l’issue d’une audience vendredi à Palerme, en Sicile, qu’un tribunal de “réexamen” a annulé l'ordonnance d'arrestation et de placement en détention des six marins. Le motif exact de cette décision n’a pas été dévoilé pour le moment. Leur bateau demeure cependant saisi par la justice tandis que l'enquête judiciaire se poursuit en Italie.

Selon les autorités italiennes, le bateau des six hommes tractant une embarcation de fortune avec 14 migrants à son bord, avait été repéré - vidéo à l’appui - par un avion de Frontex, l'Agence européenne de garde-côtes et garde-frontières. Les marins auraient remorqué puis laissé les migrants à la tombée de la nuit à 24 milles de Lampedusa pour qu’ils soient pris en charge par les secours. C’est en repartant en direction de la Tunisie que les pêcheurs ont été interceptés.

Leur avocat, Me Salvatore Cusumano, a expliqué que les six Tunisiens étaient en train de pêcher quand ils ont aperçu l’embarcation en détresse. Ils l’ont alors conduite près des côtes les plus proches, leur équipement vétuste ne leur permettant pas de contacter directement les garde-côtes italiens.

“Tous les pêcheurs de Zarzis ont déjà fait des sauvetages et on continuera de le faire avec courage. On ne peut pas laisser des gens mourir dans la Méditerranée”, commente Chamesddine Marzoug, bien décidé à poursuivre son action en faveur des migrants. Et Chamseddine Bourassine de marteler : “Si cette situation se représente à moi, je ferai exactement la même chose. C’est normal et c’est humain.”

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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