Source : La Depêche - Julie Philippe - 19/8/2018
Depuis son arrivée en France il y a 13 ans, le parcours de Moncef Derbali est jalonné d’embûches. Malgré sa présence depuis 2005 sur le sol français, cet ouvrier du bâtiment, sans titre de séjour, est menacé d’expulsion depuis plusieurs années.
Hébergé trois ans dans une cabane
L’homme avait fait les gros titres des journaux en 2012. Pendant plus de trois ans, de 2008 à 2010, Moncef Derbali, en situation irrégulière, était hébergé dans une cabane de jardin et dormait sur un matelas par terre au domicile d’un joueur du Stade Toulousain. Il accusait l’homme de l’avoir fait travailler dans sa maison de façon clandestine, sans le rémunérer. Le rugbyman avait été condamné en 2012 à une forte amende pour les faits de « soumission d’une personne vulnérable ou dépendante à des conditions d’hébergement indignes », mais avait été relaxé pour les faits d’esclavagisme.
Devant le juge début octobre
Les ennuis continuent pour Moncef : le 10 septembre dernier, alors qu’il partait du chantier sur lequel il travaillait, l’homme a de nouveau été arrêté et placé dans un centre de rétention. Depuis, il est soutenu par la Cimade. « Il est très entouré, vit en France depuis longtemps et a un CDI, c’est dommage que la préfecture ne prenne pas tous ces éléments en compte », regrette un membre de l’association.
« Dix ans de présence en France, ce n’est plus un motif de régularisation, excepté pour les Algériens, et le fait de travailler devrait pouvoir éviter l’expulsion, mais ce n’est pas le cas », confirme Sylvain Laspalles, l’avocat de Moncef Derbali. « Son recours devant le tribunal administratif a été rejeté, précise son défenseur. Il va repasser devant le juge des libertés début octobre et risque l’expulsion immédiatement. »