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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

M. O est mineur mais considéré comme majeur à la suite de tests osseux. Il vivait dans un foyer de l'ASE pendant 4 mois jusqu'à sa convocation au commissariat où il a été arrêté.

Il est très abattu, parle peu français mais nous avons compris quelques éléments de son parcours :

Il est malien, ses parents se sont installés en Mauritanie où il a grandi dans un petit village où, dit-il, il n'y a rien, pas d'école. A Nouakchott, l'école était trop chère pour sa famille.

Son parcours migratoire commence au Maroc. Il était caché dans la forêt pendant un mois, pour pourvoir y rester il a dû payer des policiers marocains. Un mois sans se laver, et sans grande nourriture. Puis un jour les passeurs sont venus avec une liste sur laquelle il s'était inscrit pour embarquer 80 personnes en direction des côtes espagnoles.

Deux embarcations naviguaient non loin l'une de l'autre. L'embarcation voisine a pris feu, 13 personnes sont décédées. Il est très marqué par cet évènement.

Le bateau sur lequel il se trouvait était déjà proche des côtes espagnoles, les exilés ont dû se débrouiller sur le bateau en ramant, car le moteur ne fonctionnait plus. C'est un bateau marocain qui leur a porté secours et les a débarqués en Espagne, où il est resté quelques mois. Il est venu en France, pensant que ce serait plus simple d'apprendre le français qu'il connaissait déjà un peu.

Le récit est imprécis du fait de la difficulté de communiquer mais cela nous donne une idée de ce que cet adolescent a vécu durant son parcours migratoire.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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