Monsieur B. parle bien français, nous avons pu avoir un long échange avec lui.
Il est libyen et est au CRA pour la 2ème fois et quand nous l’avons rencontré, il débutait une 2ème prolongation. Il sortait de prison où il a passé un diplôme FLE (français langues étrangères) et de mathématiques.
M. B est en France depuis 4 ans, il a travaillé dans différents domaines : main d’œuvre agricole, travail sur les marchés ; il s’est déplacé dans plusieurs régions de France pour y travailler. Il a vécu brièvement en Angleterre.
Il est arrivé en Italie par bateau en 2013. Il n’a plus de famille : ses parents, des commerçants qui se sont installés au Maroc, sont décédés.
Il nous dit qu’il y a énormément de violence à Toulouse, notamment dans le milieu des « clandos », que la vie dans la rue est très dure et qu’il s’est retrouvé entrainé dans des embrouilles avec des personnes qui l’ont hébergé.
M. B voudrait partir en Belgique, il a une amie là-bas, et pourquoi pas un jour rentrer en Libye. Il parle de son pays, de l’époque de Khadafi où ça allait, avant l’intervention de Sarkozy, responsable de la situation chaotique de la Lybie. Il évoque aussi l’attitude néfaste de Trump avec l’Iran.
Il ne veut plus rester en France pour ne plus se faire arrêter lors de contrôles et se retrouver enfermé au CRA, il n’y a rien à faire dans cet endroit, il se sent mal, c’est pire que la prison.