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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Monsieur B. parle bien français, nous avons pu avoir un long échange avec lui.

Il est libyen et est au CRA pour la 2ème fois et quand nous l’avons rencontré, il débutait une 2ème prolongation. Il sortait de prison où il a passé un diplôme FLE (français langues étrangères) et de mathématiques.

M. B est en France depuis 4 ans, il a travaillé dans différents domaines : main d’œuvre agricole, travail sur les marchés ; il s’est déplacé dans plusieurs régions de France pour y travailler. Il a vécu brièvement en Angleterre.

Il est arrivé en Italie par bateau en 2013. Il n’a plus de famille : ses parents, des commerçants qui se sont installés au Maroc, sont décédés.

Il nous dit qu’il y a énormément de violence à Toulouse, notamment dans le milieu des « clandos »,  que la vie dans la rue est très dure et qu’il s’est retrouvé entrainé dans des embrouilles avec des personnes qui l’ont hébergé.

M. B voudrait partir en Belgique, il a une amie là-bas, et pourquoi pas un jour rentrer en Libye. Il parle de son pays, de l’époque de Khadafi où ça allait, avant l’intervention de Sarkozy, responsable de la situation chaotique de la Lybie. Il évoque aussi l’attitude néfaste de Trump avec l’Iran.

Il ne veut plus rester en France pour ne plus se faire arrêter lors de contrôles et se retrouver enfermé au CRA, il n’y a rien à faire dans cet endroit, il se sent mal, c’est pire que la prison.

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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