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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Mediapart - Jeunes Isolés Etrangers - 27/10/2018

Une éducatrice dénonce la détérioration des conditions d'accueil des mineurs isolés étrangers.

Éducatrice en Seine Maritime dans une maison d'enfants, j'ai accompagné ces dernières années plusieurs MNA (Mineurs non accompagnés). Les premiers jeunes accueillis ont eu la chance, (malgré mon inexpérience !) de bénéficier d'un vrai accompagnement jusqu'à leur régularisation et un début d'insertion professionnelle. Quelques années plus tard, ils sont diplômés, ont un emploi, un appartement et bien sûr, leur carte de séjour !  Et sont bien installés dans leur nouvelle vie !

Ces mineurs aujourd'hui, quand ils ont, enfin, la chance d'être accueillis dans nos établissements, le sont souvent après de longs mois dans la rue, ce qui retarde et complique grandement leur scolarisation, et rend plus difficile leur régularisation. Ils arrivent alors dans nos établissements, plus « cassés », plus vulnérables qu'avant, et parfois trop âgés pour être scolarisés. Et cela est encore plus difficile s'ils ne l'ont pas été dans leur pays !  Alors, malgré toute notre bonne volonté de professionnels investis, tout notre travail, on se sent totalement impuissant face à l'échéance qu'est leur majorité. A 18 ans, tout, ou presque, prend fin. La fin des contrats jeunes majeurs ajoutée à une prise en charge tardive ne nous laisse plus le temps d'un accompagnement visant à l'insertion sociale et professionnelle. Ces jeunes quittent maintenant nos établissements, le plus souvent avant l'obtention de la carte de séjour, parfois sans formation professionnelle, et sans logement ! Et quid de l'accompagnement psychologique, du temps de la reconstruction après les épreuves qu'ils ont traversées ? C'est tout simplement inhumain… pour eux, mais aussi, si je peux me permettre, difficile pour les équipes qui les ont soutenus.

Comment le pays dit « des droits de l'Homme », signataire de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant, et doté d'un service de protection de l'Enfance, peut-il laisser à la rue, des mineurs en détresse et sans famille, sans accompagnement, ni soins, ni scolarité ? Comment peut-on les laisser s'enfoncer dans la misère, les exposer à des risques de violence, de maltraitance, tout en les poussant vers l'illégalité ?

 Car c'est ce que nous faisons, en refusant de les prendre en charge dignement ! Si j'ajoute « dignement », c'est que la prise en charge de l'ASE se fait trop souvent tardivement, (et l'âge a beaucoup d'importance, pour leur intégration scolaire et leur régularisation), et qu'elle se résume aussi trop souvent à un hébergement dans des hôtels, sans réel accompagnement éducatif, sans scolarisation.

 Alors, Mesdames, Messieurs, respectez nos lois, les circulaires... qui permettent normalement la protection des mineurs ! Repensez l'accueil de ces jeunes en souffrance mais tellement volontaires et courageux ! Donnez-leur des places (adaptées, si possible) dans nos institutions scolaires, et permettez-nous de faire notre travail ! Permettez-leur de vivre, enfin, dignement, et en paix.

Educatrice

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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